De la vérité devant la justice magique – 2

Les moyens magiques d’extraction de la vérité sont multiples. Nous ne nous intéresserons qu’aux plus connus dans ce chapitre, à savoir : les sérums de vérité, le sortilège de l’imperium et la légilimancie.

Les sérums de vérité sont des potions qui obligent celui qui le boit à dire la vérité. Certains sont si puissants qu’ils peuvent mener à des confessions spontanées de secrets, sans même qu’une question n’ait été nécessaire.

Le sortilège de l’imperium permet de soumettre quelqu’un à la volonté de son agresseur. Celui-ci peut exiger de sa victime qu’elle lui dise la vérité. Il est possible de lutter contre ce sortilège avec beaucoup d’entraînement et une certaine force de caractère.

La légilimancie est une science permettant aux sorciers qui la pratiquent de pénétrer l’esprit des autres, et donc de percevoir le mensonge chez leur interlocuteur. Les seules personnes capables d’y résister sont les Occlumens.

A priori, ces trois moyens peuvent être divisés en deux catégories, ceux dont l’utilisation est légale mais réglementée (les sérums et la légilimancie) et celui qui est rigoureusement interdit (l’imperium). Pourquoi ? Qu’est-ce qui les différencie ?

Lorsqu’on se place dans l’objectif d’obtenir la vérité, la différence entre ces moyens est ténue. Dans tous les cas, on obtiendra ce que l’on veut. Et justement ! Avec l’imperium, le risque est que vous obteniez précisément ce que vous voulez, indépendamment de la vérité. Ce risque existe également avec la légilimancie, puisque le regard du Légilimens déforme forcément ce qu’il perçoit chez sa « victime », et il pourrait ignorer, sciemment ou non, des parcelles de vérité. Tout comme sa « victime », d’ailleurs, qui n’est pas plus neutre.

Il est également possible de souligner la différence entre la Vérité pure et la vérité de chacun. En effet, l’esprit humain a maintes fois montré à quel point il est malléable, et facile à manipuler : combien de témoins ont juré avoir vu cet homme, alors que les preuves matérielles prouvent qu’il ne pouvait pas être là ? combien ont confondu deux membres de la même ethnie ? Combien, enfin, succombèrent aux faux souvenirs induits ? Bien trop. Et, à bien y réfléchir, nous tous. Nous ne sommes pas de bons témoins, parce que nous ne faisons pas que voir : nous percevons, nous anticipons, nous extrapolons et surtout nous présupposons constamment. Notre cerveau est conçu pour cela.

Si bien que même les moldus s’intéressent à la question de la fiabilité de la mémoire humaine, de son influence sur les témoignages. Certains vont jusqu’à avancer que la plupart des souvenirs humains furent construits et modifiés au cours de la vie, et ne sont pas authentiques. D’autres évoquent une perception différente des autres ethnies ainsi qu’un esprit humain manipulable.

À partir de ce constat, comment faire confiance à la vérité que le témoin vient de m’avouer sous la contrainte ? Aucun des moyens d’extraction magique ne peut m’assurer que j’ai bien obtenu « toute la Vérité, rien que la Vérité ».

Mais ce n’est pas le seul problème soulevé par ces moyens de contrainte, et c’est ce que nous allons voir dans le chapitre suivant.

Texte initialement publié sur le forum Poudlard12.com.

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s